Preface

Avec les interfaces graphiques à manipulation directe, l’utilisateur interagit avec l’ordinateur à l’aide d’un écran, d’un dispositif de pointage (généralement une souris) et d’un clavier. Ces interfaces sont faciles à apprendre et à utiliser, grâce à une spatialisation de l’information qui réduit la charge cognitive de l’utilisateur. Toutefois, ce schéma d’interaction est incomplet : il exclut notamment les utilisateurs non-voyants. Aussi, dans ce cas, l’utilisation du retour de force peut aider en palliant, autant que raisonnablement possible, à l’absence du canal visuel.

Dans ce travail de thèse, nous nous sommes intéressés au retour de force, ainsi qu’à ces applications dans les systèmes interactifs.

Le système tactilo-kinesthésique ou « haptique » est la synthèse des mouvements d’exploration du système moteur (les mouvements) et des perceptions tactiles (le sens du toucher) et kinesthésiques (la connaissance que l’on a des positions et mouvements de notre corps et de nos membres). Ainsi, le système haptique permet de percevoir, et d’agir sur notre environnement.

Parallèlement à cette dualité, nous avons considéré ces deux aspects selon deux approches.

Dans une première approche, nous utilisons un système à retour de force pour essayer d’améliorer les temps lors d’une tâche de pointage. Il nous est apparu que le retour de force était un élément distracteur. Les temps de pointage se sont écroulés de 25% lors d’une première expérience. Par la suite, nous avons montré lors d’une deuxième expérience, qu’en modulant l’intensité du retour d’effort selon l’inverse de la vitesse, il était possible d’améliorer cette situation.

Dans une deuxième approche, nous avons défini un contexte d’utilisation de périphériques de pointage à retour de force dans un cadre d’accéssiblité des personnes non-voyantes à certains documents graphiques : il s’agit de la « localisation relative ». Dans ce contexte d’utilisation, il est question de se reconstruire une image mentale de ce qu’il y a d’affiché à l’écran, sans la modalité visuelle. Nous avons ensuite développé des prototypes appliquant la localisation relative dans les domaines de la géographie, de l’anatomie et de l’harmonie musicale. Ceci nous a amené à créer une série de classes génériques permettant la générations des documents nécessaires à l’utilisation de nos périphériques, dans un contexte d’application orientée Web : les documents graphiques utilisent le formalisme XML (SVG pour la 2D et X3D pour la 3D), et une architecture client-serveur est mise en place : le serveur Web Apache, exécutant des scripts php ou perl, eux-mêmes générant les documents et les médias.

Thèse soutenue le 8 décembre 2006, devant le jury composé de :

  • Noëlle Carbonell, Rapporteur
  • Jaime Lopez Krahe, Rapporteur
  • Dominique Archambault, Examinateur
  • Philippe Palanque, Examinateur
  • Florence Sedes, Examinateur
  • Monique Truquet, Membre invité
  • Nadine Baptiste-Jessel, Directrice de thèse

Entrée bibtex

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  author={Tornil, Bertrand},
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Remerciements

Ca y est, c’est l’heure des remerciements. Pour un lecteur, cette page est tout au début de ce document. Mais pour moi, ce sont les derniers mots que je vais y ajouter, cinq années après avoir débuté l’aventure.

Je remercie tout d’abord mes, rapporteurs, les professeurs Noëlle Carbonell et Jaime Lopez Krahe, pour leur patience, et leurs précieuses remarques sur mon travail. Je remercie également les autres membres du jury, Florence Sedes, Philippe Palanque et Dominique Archambault, qui ont accepté de prendre sur leurs temps pour participer à ma soutenance.

Je présente ici toute ma gratitude à Nadine Baptiste-Jessel, ma directrice de thèse, qui m’aura aidé à finalement achever cette thèse, même à 400 km de distance. Un grand merci, également au reste de l’équipe : Dany et Benoît, pour tous ces instants. Un merci tout spécial à Monique Truquet, pour sa précieuse relecture.

Cinq ans, ce sont des rencontres au sein de l’université. Machine à café et refaisage de monde avec Romain, Laurent, Cédric, Amélie, Fred… Mais aussi ouverture sur d’autres domaines de la recherche…

Cinq ans, ce sont des rencontres hors de l’université. Merci à Matthieu, Tony, Lionel, Benj, Xavier et Vincent, pour la vie toulousaine ; merci à Arnaud, Christelle, David, Hervé, Charlot, Alex, Didier, Filou, Jay, Moustique, Pipi, Vivie, et à tout ceux du berry que j’oublie…

Cinq ans, c’est trop long pour un financement classique de thèse. Aussi, j’ai été amené à travailler pour la terminer. Et ce sont des nouvelles rencontres, qui marquent, elles aussi : Seb, Greg, Corinne, Karine et Alex de WS-Interactive. Et comme cinq ans, c’est vraiment trop long, je suis déjà dans un autre cadre professionnel aujourd’hui, et je remercie déjà pour la suite Alain, Solange et Paul de UIXperts.

Cinq ans, enfin, c’est déjà une bonne tranche de vie. Il y a cinq ans, la famille, c’était surtout mon père : Merci papa… pour tout… Et depuis, il y a eu la rencontre avec ma douce et tendre Ariane, qui, cette année, a passé le plus bel examen qui soit, en donnant naissance à Sasha, notre petite louloute.

Il était un aveugle qui cherchait son chemin,

Et prenait repères de son oreille et de sa main.

Il demandait aux passants qu’il rencontrait,

De décrire séant objets et actions qu’eux voyaient.

Mais rien n’y fit vraiment car les indices qu’il reçut,

Remplaçaient difficilement sa vue perdue.

Ailleurs se promenait un astronaute,

Qui voyait parfaitement et sans faute,

Il consultait sa carte, sans peine ni effort,

Et savait d’avance trouver son chemin en dehors.

Mais ses membres sans poids au gré du vent allaient

Contre sa volonté pourtant fort développée.

Finalement il n’eut de meilleur choix que de demander,

Au passant aveugle qu’il rencontrât,

Si ce dernier pouvait lui prêter,

le temps d’un pas,

Une main ferme et un pied assuré.

Ensemble ils découvrirent l’art de conjuguer

Ce qu’avant ils ne faisaient que regretter.

Ramstein, La métaphore de l’astronaute et de l’aveugle, 1995